Plan de sobriété énergétique : face à la crise, des leviers d’action pour agir à long terme
C’est officiel, le 6 octobre le gouvernement a présenté son plan de sobriété pour faire face à la crise énergétique. Mais alors à quoi devons-nous nous attendre ? Ce plan visant à réduire les consommations énergétiques de 10% est d’une nécessité absolue pour éviter de passer un hiver sous le signe du rationnement.
Conséquences de la dépendance aux énergies fossiles
C’est indéniable, la crise actuelle aurait pu être évitée et anticipée mais le conflit ukrainien a accentué le caractère urgent de la transition énergétique de la France.
En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, les approvisionnements sont au plus bas et l’activité économique reste dynamique. De plus, après l’atteinte du pic de production pétrolière en 2019, l’indisponibilité du gaz russe n’est qu’une étape dans une course d’obstacles beaucoup plus longue : les experts s’accordent pour une baisse de 10% par décade des gisements disponibles. Ce qui signifie que le rythme de 100 Millions de barils extraits par jour ne sera plus que de 50 Millions maximum en 2050. Dès 2022, la demande doit s’adapter à l’offre et non l’inverse.
Ainsi, l’atteinte des objectifs d’économie d’énergie passe obligatoirement par la décarbonation et par la substitution des énergies fossiles par de l’électricité bas carbone.
Quels risques pour les industriels ?
Certaines entreprises de différents secteurs industriels n’ont pas attendu la crise pour inclure dans leur plan directeur d’investissement des actions pour réduire leur consommation énergétique.
Il paraît difficile d’atteindre l’objectif des 10% sans contraintes particulières alors que comparativement la baisse d’activité sous contrainte du covid n’a produit que 17% de réduction.
L’inquiétude des acteurs du secteur de l’industrie agroalimentaire à propos du maintien de leur production s’accentue, comme le confirme un communiqué de presse de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA). Les prix de l’énergie qui explosent, les pressions exercées par la grande distribution et un plan de sobriété à tenir, beaucoup d’entreprises sont en difficulté.
Agir, réduire et se projeter
Face à la menace de la flambée des prix et du rationnement d’électricité et de gaz d’un côté et la menace climatique de l'autre, il est urgent d’agir pour :
- Réduire sans attendre les consommations énergétiques par des leviers concrets.
- Retrouver une souveraineté énergétique en améliorant la performance énergétique et en se tournant vers l’autoproduction d’énergie renouvelable.
En attendant, l'Etat met en place une aide pour les entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité sont supérieures à 3 % de leur chiffre d'affaires et qui subissent un doublement du prix du gaz et/ou de l’électricité par rapport à 2021. Les demandes pour les périodes allant de mars à août peuvent être déposées jusqu’en décembre 2022.